BLOCS OU SECTEURS DEFECTUEUX

BLOCS OU SECTEURS DEFECTUEUX

Résumé pour ceux qui sont pressés :

Blocs défectueux ou mauvais blocs, sur les forums, tout le monde y va de sa petite chanson.
Génération spontanée des grosses capacités, le nombre des mauvais blocs est en explosion et pourrit la vie des utilisateurs
- Qu’est-ce qu’un bloc défectueux, d’où vient-il ?
- Faut-il conserver un disque qui en possède ?
- Comment se préserver de l’accident ?

Pour ceux qui veulent plus de détails :

BLOCS OU SECTEURS DEFECTUEUX

D’où viennent-ils ?

Il s’agit d’un défaut de fabrication d’autant plus fréquent que la capacité des disques atteint aujourd’hui des proportions phénoménales.
Une partition de disque est un volume, ça vous le savez tous. Ce volume est composé lui-même de plusieurs plateaux circulaires eux-mêmes segmentés en blocs qu’on appelle les secteurs.
C’est la raison pour laquelle on a pris l’habitude de dire “bloc” ou “secteur” mais il s’agit bien de la même chose.

Combien de blocs y a-t-il sur un disque dur ou un volume ?

Un disque actuel contient presque 2.000.000 de blocs par giga soit quasiment 2.000.000.000 (deux milliards) de blocs pour un disque de 1 téra-octet ; vous venez de comprendre tout à coup ce que peut représenter la perte du catalogue d’un tel disque !
A titre comparatif, en 1998 et dans un même volume, un disque dur de 500 Mo n’abritait qu’un malheureux million de blocs. De là à en déduire qu’un bloc du cru 98 était 2 000 fois plus grand qu’un bloc 2009, il n’y a qu’un pas (c’est un peu vrai) et les têtes de lecture disposaient d’une piste d’atterrissage 2000 fois plus grande pour magnétiser le support.
A cela il faut ajouter l’effondrement des coûts : en 1998 un disque de 500 Mo coûtait en francs l’équivalent de 280€, alors qu’on trouve aujourd’hui et chez tous les discounters, des disques de 1 To pour 115€, ce qui fait tomber le prix du giga-octet de 560€ à 0,12€ ; pas mal en 10 ans !
Si nous applaudissons à la performance technique, la fiabilité n’a pas suivi le même parcours hélas…
Avec une dimension réduite dans de telles proportions, on arrive à se demander comment ça peut fonctionner. Les secteurs se sont fragilisés, et leur nombre en croissance permanente augmente exponentiellement le risque d’en trouver des défectueux.

Un mauvais bloc, qu’est-ce que c’est au juste ?

Un bloc défectueux est un secteur (512 octets) sur lequel la magnétisation (l’écriture) ne se fait pas correctement, donc sur lequel les fichiers ne peuvent ni être écrits, ni lus correctement.

Combien peut-il y avoir de mauvais blocs sur un disque ?

Voilà la grande question, ça dépend de la taille du disque et de sa marque.
Dans les marques elle-mêmes il y a différents modèles, et dans les modèles il y a des séries plus ou moins bien loties.
A l’origine c’est à dire à l’achat, normalement il ne devrait pas y en avoir ; mais bon, c’est un peu -et en plus grave- comme les pixels sur les écrans, il y a un certain pourcentage toléré… Donc au risque de vous décevoir, c’est la tombola et il est bon de consulter sa cartomancienne avant achat !

Ca s’explique en partie parce-qu’un disque est par définition de tendance endémique, à cause de la présence de blocs non stabilisés dont on ne connaît ni le nombre ni l’emplacement. N’oublions pas qu’il s’agit d’un défaut de surface, on va écrire une fois dessus ça marche, une deuxième fois ça marche aussi, et la troisième fois, patatra, c’est la tuile ! On ne sait pas pourquoi et ça se propage comme une épidémie et à la même vitesse. La simple action de vérification du support peut en révéler de nouveaux là ou le test précédent est passé sans rien voir ; c’est la raison pour laquelle je n’hésite pas à employer le terme d’endémie.

A titre d’exemple, je dispose dans mon Mac Pro de 4 disques de 1 To chacun. deux signés Hitachi et deux signés Samsung. Les deux disques de marque Hitachi semblent épargnés pour l’instant, mais je n’ai pas lancé d’examen de surface dessus, pas plus que sur les autres disques d’ailleurs.
Concernant les deux autres disques de marque Samsung, l’un possède 3 mauvais blocs en attente, l’autre 61 mauvais secteurs réalloués. Mais n’allez pas en conclure que Samsung est plus mauvais qu’Hitachi, car cet état de fait peut s’inverser sur des modèles de 500 Go.

Quels sont les principaux types de blocs dans un disque de Mac ?

- Les bootblocks sont les blocs de démarrage, il sont au nombre de deux. S’ils sont endommagés, vous ne pourrez pas démarrer sur le disque. Mais ce type d’incident, très fréquent autrefois sous OS9, a très curieusement disparu aujourd’hui, enfin nous n’en avons plus rencontré un seul cas depuis au moins 8 ans à l’atelier Macosassistance

- Le groupe de blocs dit “d’en-tête de volume” appelé aussi VH (Volume Header), est un groupe absolument essentiel, créé à l’initialisation du disque par l’utilitaire de disque, et il se situe à partir du 2e bloc de la partition.

A noter qu’il n’est pas toujours nommé de la même façon par les utilitaires de réparation qui peuvent aussi l’appeler VIB (volume information Block), ou encore MDB (Master Directory Block) Le VH est capital, car c’est lui qui connaît (entre autres) le nom de votre partition (ou volume), l’emplacement des directories (répertoires/catalogue) combien il vous reste de blocs disponibles dessus, ou combien de blocs sont occupés par les datas (fichiers et dossiers) les dates de création et modification, etc.

Ce “Volume Header” est tellement important que l’utilitaire de disque en crée un clone à l’initialisation. Cette copie qui porte le nom de AVH (Alternate Volume Header)
L’avant-dernier bloc du volume fait toujours partie du AVH.

- Les blocs normaux suivent juste derrière, ce sont les casiers de rangement des datas. Ils forment le “Volume Bitmap ”. Leur nombre dépend de la taille du disque (si un seul volume) ou de la taille de la partition si le disque est partitionné en plusieurs volumes.

Qu’est-ce que le remapping ou bloc réalloué ?

C’est une réallocation de blocs jugés instables qui se fait à la volée.
Lorsque le système doit écrire sur un bloc et qu’il s’aperçoit d’une erreur en vérifiant ce qu’il a écrit, il marque le bloc défaillant pour ne pas qu’on réessaie d’écrire dessus, puis il va écrire le fichier dans une zone réservée à cet effet.(reallocated sectors zone) ; c’est ce qu’on appelle le “remapping” ou “réallocation de blocs”.
L’état SMART surveille en permanence le ‘reallocation event count” , en clair que le nombre de réallocations effectuées n’évolue pas.
Certaines personnes vous diront qu’avec la réallocation à la volée, et sur les disques nouvelle génération, on ne peut pas identifier les mauvais blocs par un test de surface, car ils on été éliminés (masqués) du catalogue valide ; c’est erroné, certains utilitaires les voient parfaitement bien, il suffit de choir le bon !

Qu’est-ce qu’un mauvais bloc en attente ?
Tout simplement un malade en incubation : Le Mac sait que ce bloc est instable, mais comme il arrive quand même à lire ce qui a été écrit dessus, il ne déclenche pas immédiatement la réallocation.
S’il doit plus tard réécrire par dessus,et qu’il constate une erreur, alors il marquera le bloc comme réalloué et enverra son fichier vers la zone de réserve. Un bloc n’est jamais réalloué s’il n’est pas pris en flagrant délit et dans un disque dur le procès d’intention n’existe pas !

Conséquences des mauvais blocs :

En dehors des risques de perte de données, plus ils sont nombreux et plus le disque est anémié, un disque qui en possède beaucoup se traîne littéralement, d’autant que leur emplacement est important, s’ils sont en tête de partition c’est carrément catastrophique, car on peut avoir un volume Bitmap fractionné dont une partie des données a été déplacée sur la zone de réserve…

Comment s’en préserver

Le plus économique et le plus simple :
Multipliez vos sauvegardes, soyez paranoïaque comme moi, un jour vous vous souviendrez d’avoir lu cette chronique et vous vous féliciterez d’avoir choisi cette option, surtout au prix des disques actuellement.

Pour ceux qui aiment les complications :
Il va falloir faire des copies et puis mettre les mains dans le cambouis…
1 – Achetez un disque neuf de grande capacité, supérieure à celle du disque interne.
2 – Clonez votre disque dur principal dessus
3 – Redémarrez sur le clone et vérifiez bien que tout est OK
4 – Reformatez votre disque interne en cliquant sur l’onglet “effacer” puis dans “options” choisissez “mise à zéro des données”.
Dans chaque disque il existe une zone-mémoire prévue pour recevoir le “catalogue des mauvais blocs”. Quand vous achetez un disque, ce catalogue (la zone-mémoire) est vide. Pour l’actualiser il n’y a qu’une seule solution : formater le disque en activant l’option “mise à zéro des données” car cette option va vous réallouer de suite les blocs défectueux, mais n’enverra pas les données à la volée dans une zone de réserve, tout simplement parce que la zone-mémoire n’est pas enregistrée au catalogue; CQFD.
Efficace oui, mais comptez entre 4 à 10 heures pour un disque de 1 To, suivant la machine et le mode de branchement

5 – Redémarrez sur le disque interne nouvellement cloné, vérifiez bien de nouveau que tout est OK
6 – Reformatez votre beau-gros-nouveau disque avec “mise à zéro des données”
7 – Mettez ce nouveau disque à disposition de Time Machine
8 – Achetez un utilitaire comme Techtool pro 5, ou un autre, mais qui soit en mesure de vous envoyer un mail s’il constate une modification decomportement du disque interne.

Anecdote

L’un de nos amis et client, pharmacien passionné de Mac à Alfortville, nous a apporté tout dernièrement son Mac pour lui faire un transfert de compte. Jusqu’à présent son disque s’était normalement comporté. Le nombre de secteurs défectueux était tel que dans l’opération d’importation du compte, son disque a perdu le contrôle de la gestion des secteurs réalloués.
J’ai lancé un test de surface avec un utilitaire grand public, au bout de cinq heures il n’avait réussi à examiner que 18.000 des 312 millions de blocs, soit 0,06% seulement de l’examen et il avait déjà trouvé 619 blocs défectueux.
Malgré tous nos efforts, nous n’avons rien pu sortir de ce disque car, j’ai oublié de vous le dire, les fichiers situés sur des blocs défectueux sont irrémédiablement endommagés.

Filevault et les blocs défectueux
Que ceux qui encryptent leur compte utilisateur par Filevault soient bien prévenus une fois pour toutes.
Filevault encrypte votre compte utilisateur en un seul et unique fichier.
Filevault a tout prévu sauf une chose : un simple bloc défectueux qui passait par là…
Si votre compte encrypté occupe un seul et unique bloc sur plusieurs millions de blocs, malheur à vous, votre fichier-image sera incomplet, l’image encryptée de votre compte sera irrémédiablement endommagée sans aucun espoir de récupérer quoique ce soit, même pas le moindre fichier !
Vous voila bien prévenus !

Conclusion :

Les blocs défectueux sont une calamité. Certes le mac est capable d’en réallouer beaucoup, mais si le nombre vient à prendre de l’ampleur, le Mac n’arrive plus à les gérer et c’est la catastrophe.
Si vous avez lu cette chronique jusqu’ici, je sais que vous attendez la réponse à la question que vous vous posez depuis un moment : quel est le pourcentage limite autorisé ?
Chacun y va de sa petite chanson, les plus optimistes disent 5% ; peut-être ?
Quant à moi, les 61 mauvais blocs de mon Samsung me perturbent d’autant plus que je ne supporte pas l’idée d’avoir un seul mauvais bloc sur l’un de mes disques. Le Samsung va donc partir directement à la casse, comme c’est le cas pour toutes les machines que nous vendons à nos clients. Et c”est dommage, 61 blocs sur 2 milliards ne représentent finalement que 0,000003%, je suis donc loin des 5% des optimistes… mais ne vous ai-je pas dit que je suis complètement parano ?

Ça y est, maintenant je sais que vous avez compris pourquoi tous les fabricants de disques conseillent de laisser en permanence au moins 10 à 15% de libre (20% pour ma part) sur chaque volume …

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Françoise Talvard
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